« Nous ferons en sorte que le projet collège communautaire devienne une réalité en 2022 dans tous les pays membres »
Ministre délégué chargé de l’enseignement technique et de l’artisanat, Kokou Eké HODIN est l’actuel président du Cadre de Concertation des Ministres en charge de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de l’espace UEMOA. Avec son riche parcours dans l’arène politique national au Togo, il fut député à l’Assemblée nationale de 2013 à 2020, député, membre du Parlement de la CEDEAO (2016-2020). Ancien président du Conseil Permanent des Chambres Régionales de Métiers, représentant des artisans Togolais au CODEPA, plusieurs fois président dans les diverses faitières des métiers au Togo, cet ancien professeur d’automatisme au lycée technique et professionnel de Sokodé a accepté de répondre à nos questions sur ses nouvelles fonctions régionales. Quels sont les chantiers du CCMEFP-UEMOA, comment assume-t-il ses responsabilités aux côtés de ses pairs ? Voilà autant de préoccupations qu’il a abordées dans cet entretien sans langue de bois.
Mag « La Concertation » : Vous êtes aujourd’hui le premier responsable du Cadre de Concertation, comment le Togo accueille-t-il cette responsabilité ?
Kokou Eké HODIN : C’est un honneur pour moi, pour les acteurs du secteur de la formation professionnelle et de l’emploi et pour l’ensemble des membres du gouvernement togolais avec à sa tête Madame le Premier Ministre sous le leadership du Président de la République, S.E.M Faure Essozimna GNASSINGBE. Le Chef de l’Etat est très engagé et soutient fortement les initiatives sous régionales, surtout celles qui favorisent la paix, la sécurité et l’emploi des jeunes.
Actuellement le Togo est à jour de ses cotisations au sein du Cadre de concertation grâce à l’engagement personnel du Chef de l’Etat.
Quels sont les défis actuels de ce Cadre que vous dirigez avec beaucoup d’engagement ?
Les défis actuels du Cadre sont énormes mais nous pensons qu’avec les efforts conjugués des autres ministres de notre espace communautaire, la détermination de l’ensemble des acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle et l’accompagnement des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, nous réussirons à apporter des réponses idoines à ces défis qui sont, entre autres, le démarrage rapide des activités des centres pilotes de collège communautaire, la mutualisation des ressources et le renforcement de la formation professionnelle en vue d’une meilleure contribution à la création d’emplois décents pour une réduction substantielle du chômage et de la pauvreté.
En d’autres termes, nos défis immédiats consistent à opérationnaliser des initiatives tels que le Programme Régional pour la Formation Professionnelle, le fonds emploi jeunes et les collèges communautaires qui ont commencé il y a dix ans. Nous ferons en sorte que le projet collège communautaire devienne une réalité en 2022 dans tous les pays membres. Il s’agira aussi pour nous d’œuvrer à l’autonomisation des observatoires dans l’ensemble des huit pays de l’Union.
A cet effet, les principales initiatives du Cadre de Concertation sur lesquelles nous agirons sont les suivantes :
1. La plateforme de mutualisation des ressources et outils de formation professionnelle
2. Le Programme Régional pour la Formation Professionnelle (PROFOR),
3. L’initiative du concept des Collèges Communautaires
4. L’élaboration de la liste minimale des indicateurs de l’emploi et de la formation professionnelle
5. Le Fonds Emplois Jeunes
6. Les observatoires de l’emploi et de la formation.
Comment appréciez-vous la contribution des Etats de la Région au rayonnement de ce cadre ?
JJe salue les efforts de tous les pays pour leur ferme contribution au rayonnement de notre Cadre de Concertation. Tout en témoignant nos sincères reconnaissances et profondes gratitudes à tous les pays de l’Union, je voudrais les exhorter tous à continuer de soutenir le Cadre et à verser régulièrement leurs cotisations annuelles. Car ces cotisations constituent les principales ressources sans lesquelles nous ne pourrons aucunement atteindre nos objectifs.
J’exprime également ma reconnaissance et ma gratitude aux partenaires du Cadre dont les contributions lui ont permis d’engranger d’importants résultats.
En quoi le Cadre peut-il répondre à l’urgence de la question sensible de l’emploi des jeunes ?
La plateforme de mutualisation constitue aujourd’hui une réponse et un outil efficace entre les mains des Etats pour faire face à la problématique de l’emploi des jeunes. Cette plateforme permet aux Etats de faire des économies sur les ressources financières qui devraient être investies dans l’élaboration des outils de formation professionnelle. Cette initiative permet également d’avoir accès facile aux ressources de formation des autres pays de l’espace.
La mise à l’échelle de l’initiative de collèges communautaires permettra également d’apporter des réponses appropriées aux défis liés à l’emploi des jeunes.
Pour l’année 2022, quelles sont les perspectives du Cadre de Concertation ?
Les problématiques de la transformation digitale et de la formation professionnelle sont aujourd’hui des enjeux et défis pour améliorer l’employabilité et l’insertion des jeunes dans les pays de l’Union.
Il s’agira d’œuvrer à intégrer le numérique dans la formation professionnelle et accroitre l’insertion des jeunes à travers le digital.
Nous voulons aussi amener les Etats à élaborer au moins un outil de formation professionnelle dans une filière porteuse à partager avec les autres pays pour dynamiser la mutualisation.
Propos recueillis par Ulrich Vital AHOTONDJI